Le fascinant voyage du maquillage à travers l'histoire

Par Milagros Oria Prietoseptembre 11, 2024

Le maquillage a été un compagnon fidèle de l'humanité, évoluant au fil du temps et s'adaptant aux courants culturels, religieux et sociaux de chaque époque. Des rituels anciens aux dernières tendances numériques, l'histoire du maquillage reflète l'évolution de la beauté et de l'identité à travers les siècles. Nous vous invitons à plonger dans un voyage à travers les différentes étapes de l'histoire du maquillage, en explorant comment il a évolué et comment il a influencé la vie des gens au fil du temps.

Nous mettons en avant une série de femmes influentes de chaque époque :

La pharaonne égyptienne Cléopâtre.
La prêtresse irakienne Enheduanna.
L'impératrice romaine Livia Drusilla.
La philosophe française Christine de Pizan.
La femme d'affaires italienne Isabelle de Médicis.
La peintre allemande Anna Rosina de Gasc.
Les scientifiques britanniques Mary Anning et Mary Buckland.
La britanique "flapped girl" Clara Bow.
La révolutionnaire espagnole Clara Campoamor.
La journaliste américaine Oprah Winfrey.
Le mannequin américain Kim Kardashian.

Le maquillage dans les civilisations anciennes

L'Égypte ancienne : rituels et symbolisme du maquillage sur le Nil

L'Égypte ancienne est l'un des premiers lieux où le maquillage a acquis une signification profonde. Il n'était pas seulement utilisé pour s'embellir, mais aussi comme un outil spirituel et de protection. Ce rituel n'était pas simplement une pratique esthétique, mais était également chargé de signification religieuse et sociale. Tant les hommes que les femmes utilisaient des cosmétiques ; la peau était enduite d'huiles parfumées et les yeux étaient soulignés de khôl, un mélange de minéraux comme la galène. Pour les Égyptiens, le khôl avait des connotations spirituelles et était censé offrir une protection divine contre le "mauvais œil". Les Égyptiens utilisaient également des pigments naturels pour colorer les lèvres et les joues, avec des tons obtenus à partir de minéraux comme l'oxyde de fer.

Mésopotamie et Perse : premières innovations et leur Impact

Le maquillage était une pratique répandue aussi bien chez les hommes que chez les femmes, avec un accent mis sur la beauté et la protection. En Mésopotamie, des poudres fines de minéraux étaient utilisées pour orner le visage, et le khôl était appliqué sur les yeux pour renforcer le regard et servir d'amulette. Les femmes utilisaient également des huiles et des onguents parfumés pour prendre soin de leur peau et de leurs cheveux, reflétant un fort intérêt pour l'hygiène et l'apparence personnelle. En Perse, le maquillage jouait un rôle similaire, avec un accent sur l'élégance et le statut social. Les Perses utilisaient des poudres pour lisser la peau et des colorants naturels pour mettre en valeur les lèvres et les joues. Les deux empires partageaient la croyance dans le pouvoir du maquillage pour attirer la beauté et repousser les influences négatives.

Grèce et Rome : esthétique et santé dans la beauté antique

Le maquillage était un symbole de statut et de raffinement. Les femmes romaines, en particulier, étaient célèbres pour leurs rituels de beauté élaborés, incluant des masques faciaux faits de miel et d'huiles naturelles. Cependant, le maquillage avait aussi ses détracteurs, et à certaines périodes de l'histoire romaine, son usage excessif était mal vu par les moralistes. Malgré cela, les techniques de maquillage de ces civilisations ont jeté les bases de ce qui allait suivre dans les siècles à venir.

Transformations au moyen âge et à la renaissance

L'obscurité du moyen âge : rejet et renaissance du maquillage

Pendant le Moyen Âge, le maquillage tomba en disgrâce dans une grande partie de l'Europe, étant associé à la vanité et au péché. L'Église catholique désapprouvait son utilisation, le liant à la luxure et à la tromperie. Malgré ces restrictions, les femmes de la noblesse continuaient à utiliser des poudres pour éclaircir leur peau, un signe de statut et de pureté à cette époque. Elles utilisaient des poudres de farine et d'autres minéraux pour blanchir le visage, malgré les risques pour la santé. Le fard à joues et le rouge à lèvres étaient utilisés avec modération, élaborés à partir de plantes comme le safran et la racine d'alkanette. Le maquillage des yeux était moins courant en raison de son association avec la vanité. Cependant, dans certaines régions, les femmes noircissaient leurs sourcils et leurs cils avec du charbon ou de la suie.

Renaissance : La renaissance de la beauté et les excès cosmétiques

À la Renaissance, le maquillage connut une renaissance, reflétant l'intérêt croissant pour la beauté, l'art et la mode. La peau pâle restait un idéal associé à la pureté et au statut social élevé. Pour y parvenir, les femmes utilisaient des poudres de plomb blanc, malgré leur toxicité. Un fard subtil était appliqué sur les joues, fait de pigments naturels comme le carmin, pour donner un aspect sain. Les lèvres étaient mises en valeur avec des teintes douces de rouge ou de rose, tandis que le soin des sourcils était essentiel ; de nombreuses femmes s'épilaient complètement les sourcils ou les affinaient drastiquement, puis les redessinaient pour obtenir une forme idéale. L'utilisation de parfums et d'huiles aromatiques était également populaire, non seulement pour s'embellir, mais aussi pour masquer les odeurs. Le maquillage de cette époque combinait l'art à la sophistication, recherchant un équilibre entre la beauté naturelle et l'élégance.

Les 18e et 19e siècles : de l'aristocratie à la révolution industrielle

Rococo et beauté excessive : influence de la noblesse française

Au 18e siècle, sous l'influence de la cour française, le maquillage devint une véritable obsession. Les femmes (et certains hommes) portaient de lourdes couches de poudre blanche et de fard exagéré. Le maquillage était une déclaration publique, surtout avec l'utilisation de mouches stratégiquement placées sur le visage pour mettre en avant la coquetterie et cacher les imperfections. Les sourcils étaient affinés et assombris pour donner plus d'expression au regard. Ce maquillage chargé, avec des coiffures exubérantes, reflétait l'opulence et l'esprit ludique de l'époque.

L'ère Victorienne : moralité, modestie et la lutte contre le maquillage

L'ère victorienne apporta un changement drastique. La reine Victoria désapprouvait ouvertement le maquillage, le considérant comme un outil vulgaire des classes inférieures. Malgré cela, la pression sociale pour maintenir une apparence soignée et saine faisait que le maquillage continuait d'être utilisé, bien que de manière plus subtile et privée. Le fard à joues était utilisé très modérément en utilisant des remèdes maison ou des produits discrets faits de betterave ou de pétales de rose, et seulement pour donner une touche de couleur saine. L'accent était mis sur l'apparence de pureté et de vertu, le maquillage était donc minimaliste. Cependant, les soins cosmétiques et les produits de beauté étaient courants, mais toujours appliqués de manière à sembler naturels et sans effort.

Le 20e siècle : L'ère de l'innovation dans le maquillage

1920-1940 : Flappers et Glamour Hollywoodien

Le 20e siècle vit la naissance du maquillage moderne tel que nous le connaissons aujourd'hui. Le maquillage des flappers dans les années 1920 brisa les normes traditionnelles, reflétant une nouvelle ère de liberté et d'audace. Ces jeunes femmes modernes adoptaient un style audacieux avec des lèvres intensément rouges, des yeux fumés et des sourcils fins et arqués. L'utilisation de rouge à lèvres foncé et d'eye-liner noir devint iconique, créant un look dramatique et séduisant qui défiait les normes traditionnelles. Ce style fut largement influencé par le cinéma hollywoodien, qui commença à populariser les cosmétiques à une échelle jamais vue auparavant. Le glamour hollywoodien des années 1930 et 1940 porta le maquillage à de nouveaux sommets, popularisant l'image des stars de cinéma comme symboles de sophistication et d'élégance. Une peau parfaite, des lèvres rouges et bien définies, et des cils longs et recourbés devinrent la norme de beauté. Ce style, inspiré par les divas de l'écran, influença énormément les tendances du maquillage, faisant du glamour un idéal aspiré par de nombreuses femmes.

1950-1970 : L'explosion de couleurs et la libération féminine

Dans les années 1960 et 1970, le maquillage connut une explosion de couleurs, reflétant l'esprit de changement et la libération féminine. Ces décennies virent les femmes s'affranchir des moules traditionnels, adoptant des styles audacieux et créatifs qui exprimaient leur individualité et leur liberté. Les yeux devinrent le principal point d'attention, avec des ombres à paupières vibrantes dans des tons comme le bleu, le vert, et le violet, combinées à un eye-liner épais et des faux cils accentuant le regard. Les lèvres étaient également pleines de couleur, allant des tons naturels aux rouges et roses les plus intenses. La culture pop et la mode de l'époque, influencées par des mouvements comme le mod et le hippie, encourageaient une expérimentation sans précédent avec le maquillage. Cette époque marqua un moment où les femmes commencèrent à utiliser le maquillage non seulement pour améliorer leur beauté, mais aussi comme une forme d'expression personnelle et d'émancipation.

1980-2000 : L'ère de l'extravagance et de la mondialisation

Des années 1980 à aujourd'hui, le maquillage est devenu un symbole de créativité et de diversité culturelle. Les années 1980 se caractérisèrent par le maximalisme, avec des couleurs intenses et contrastées, des ombres à paupières brillantes, des lèvres audacieuses et des contours marqués. Cette décennie embrassa l'excès, reflétant un esprit d'audace et d'expression personnelle. Avec la mondialisation, les tendances du maquillage commencèrent à se mélanger et à se répandre rapidement grâce aux médias de masse, créant un creuset de styles. Des looks naturels aux plus élaborés, chacun peut trouver de l'inspiration dans n'importe quel coin du monde. L'influence des réseaux sociaux et des influenceurs a démocratisé l'accès aux produits et aux techniques, faisant du maquillage un outil d'émancipation et une plateforme de diversité et d'inclusion, où chacun définit sa propre beauté.